Les Oiseaux

Rien qu’en Europe plus de 860 espèces, les oiseaux sont un peu partout sur cette planète pour nous enchanter à toutes saisons. Les oiseaux sont notre joie sur cette terre et parmi eux, il y a les limicoles. Les observer sur nos côtes embellit notre journée.

” – Appels flûtés des courlis, pirouettes des vanneaux, essor en fusée d’une bécassine s’arrachant du marécage.. Sur la luisante nappe de vase dont la mer se retire, un petit peuple affairé à trouver des proies minuscules, des nuées d’oiseaux qui s’élèvent au loin comme des fumées ondoyantes.. L’apparition éphémère d’un chevalier au bord d’un étang solitaire.. C’est ainsi que l’on se prend à la séduction qu’exercent les limicoles, ces élégants voyageurs dont les allées et venues saisonnières d’un bout à l’autre des continents n’en finissent pas de nous étonner. Ils nous attachent aussi aux marais, aux lagunes, aux rivages, à ces mondes mouillés générateurs de vie que notre propre espèce s’ingénie à malmener.”

Paul GéroudetLimicoles, gangas et pigeons d’Europe.

Dans la mesure où l’on admet que l’homme doit vivre en harmonie avec la nature, il est évident qu’il doit accepter l’existence de la prédation. Son attitude à l’égard des prédateurs montre déjà une évolution de l’hostilité à la tolérance, qui devrait aller logiquement jusqu’à la coopération. Dans les communautés biologiques, chaque organisme est à sa place et l’élimination des prétendus nuisibles entraîne des perturbations aux conséquences lointaines. .. Depuis la plus haute antiquité, la mythologie et l’héraldique attestent abondamment le prestige, disons même la fascination qu’exercent les Aigles. L’homme admire en eux la puissance et la fière allure, apanages d’une noblesse divine ou aristocratique – mais tandis qu’il prend leur image pour symbole, il exagère d’autant plus leurs ravages et s’acharne bien souvent à les exterminer, sans même les connaître.

Paul Géroudet – Les rapaces d’Europe.

Les passereaux, le monde des “petits” mais le plus prolifique. Chacun d’entre-nous peut entrevoir ce petit monde chaque jour dans son jardin, lors de promenades quotidiennes au parc voisin, aux bords des sentiers et même parfois sur son balcon. Le bonheur de revoir chaque année, le rouge-gorge au corps dressé incliner légèrement sa tête pour vous observer, le tarier pâtre nerveusement perché sur son buisson au-dessus de la lande et l’hirondelle qui s’attache si bien à nos maisons et nous annoncent le retour des beaux-jours.

” L’observation des oiseaux et de la nature peut paraître un passe-temps puéril à la plupart des hommes affairés. Admettons qu’il soit plus puéril de se passionner pour ces objets que pour le football, le cinéma ou la politique, et réjouissons-nous comme des enfants de pouvoir échapper à nos soucis en cherchant l’oiseau chez lui, en toute liberté, pour comprendre cette vie qui est hors de nous.”

Paul Géroudet – Genève, Février 1951 – Les Passereaux d’Europe Tome 1.